Apocalypse bébé, Virginie Despentes (2010)
À retrouver chez Éditions Grasset


Ce que j’ai préféré dans ce bouquin, c’est clairement sa couverture.
Lui, à la médiathèque, tu ne peux pas le rater.

Je voulais lire Cher connard, dont la couverture est aussi très criarde, mais un autre connard l’avait emprunté avant moi.

J’avais déjà lu le premier tome de Vernon Subutex, c’était pas mal, mais je n’étais pas estomaqué pour me cogner les deux suivants. Celui-ci me semblait un bon compromis. Il a quand même eu le prix Renaudot en 2010 avant de perdre le Goncourt face à La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq. Je ne sais pas si Virginie Despentes construit toujours ses bouquins de la sorte, mais c’est à la fois intéressant (psychologie des personnages) et parfois très chiant (psychologie des personnages) voire même parfois, à la limite du caricatural (psychologie des personnages).

Côté écriture, c’est du écrit-parlé ou du parlé-écrit. Bref, tout ce que j’aime. Ça se lit sans effort. Heureusement qu’il y a les accords au féminin sinon j’aurai cru lire par moment du Beigbeder.

Côté casting, on coche des cases : une détective débutante au physique ingrat et présentée comme “gourde” en binôme avec la “hyène”, incroyable totem à la virilité lesbienne, une légende urbaine qui s’avère finalement derrière son surnom comme un petit être sensible. Tout tourne finalement autour de ce duo improbable mais parfois terriblement convenu.

Côté histoire, on part sur les routes à la recherche d’une adolescente disparue. Et finalement, ça va devenir vraiment quelque chose de secondaire. À la fin, on y revient. D’ailleurs, cette fin, elle sort un peu de nulle part. Ce n’est pas ce qu’on appelle parfois un twist, c’est plutôt un “comment je me débarrasse du bousin”.

Je vais le rapporter à la médiathèque avec le regret de ne pouvoir le garder. Posé négligemment à côté de ma platine vinyle, c’était un bel objet de déco faussement féministe. C’était l’occasion. C’est raté. J’espère que le cher connard qui avait emprunté Cher connard l’aura ramené. Ça ne pourra être que meilleur.